Le tourisme: une pratique transformée par le réchauffement climatique.
Effets du changement climatique sur le tourisme
À partir des constats et projections scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, la direction du Tourisme amené avec le cabinet de consultants TEC une étude exploratoire à l'horizon 2100 prenant comme scénario un réchauffement de 3 à 4 °C. Le changement climatique doit être abordé selon une problématique double : d'une part la question de « l'adaptation » des activités humaines aux changements probables ou possibles, d'autre part la question de « l'atténuation » des émissions de gaz à effet de serre (dont le CO2), responsables principales de ce changement climatique. Ces deux aspects du problème climatique sont liés. Cependant, c'est la problématique de l'adaptation de l'offre touristique qui est essentiellement le sujet de la présente étude. Les effets du changement climatique sur l'activité touristique sont plus ou moins sensibles. L'enneigement diminuerait et les stations de ski situées en dessous de 1 800 mètres seraient en péril. Les pénuries d'eau deviendraient difficiles à gérer sous la pression du tourisme selon les lieux et saisons. Les récifs coralliens outre-mer seraient en danger. L'érosion littorale, bien que limitée aujourd'hui, viendrait menacer le modèle touristique balnéaire. Par contre, l'accroissement des risques sanitaires, naturels et les modifications paysagères ont un impact plus difficilement envisageable. Cette vulnérabilité des systèmes touristiques face au changement climatique sera ponctuellement renforcée ou limitée selon les stratégies que développeront les touristes, y compris pour maîtriser leurs déplacements.
Noël Le Scouarnec et Ludovic Martin, Les effets du changement climatique sur le tourisme, INSEE

Oui, juillet a été encore très chaud un peu partout ! On en était tous à chercher de la fraîcheur. Et les touristes ? (...). La quête d'une mer, d'un Océan, d'une piscine, d'un plan d'eau ou autre lac de montagne pouvait vite se traduire en facteur clé de succès. Et cette tendance de fond devrait continuer tout au long de l'été. (...). Enfin, élément important qu'il va falloir prendre aussi en compte dans l'avenir, ce sont d'autres aléas climatiques comme les orages violents, les risques d'inondation (en particulier pour l'hôtellerie de plein air). Or, les professionnels sont-ils prêts à cela ? Ont-ils déjà anticipé ces problématiques qui vont se répéter dans l'avenir ?
Un littoral français grignoté par l'océan...
Que deviendrait une destination comme la Baule sans sa plage ? Avec les impacts du changement climatique, une autre problématique forte se révèle jour après jour, c'est l'érosion des côtes. Or, les côtes françaises sont un atout indéniable pour l'attractivité touristique. Une étude publiée le mois dernier par la Fabrique écologique montre que le littoral français est loin d'être en mesure de répondre à la montée des océans. Juste pour vous donner quelques chiffres... Un quart du littoral est grignoté par la mer et 1,4 million de résidents sont à la merci de ses caprices, ainsi que 850.000 emplois. Le coût des dommages dus à une montée des flots de 45 centimètres est estimé entre 3 et 4 milliards d'euros par an à l'horizon 2040. La facture serait encore plus salée si l'eau devait monter d'un mètre d'ici à 2100. Je vous laisse juste imaginer le tourisme dans tout ça...
https://www.etourisme.info/impacts-changement-climatique-tourisme/
Guillaume Cromer -12 août 2019

C'est un escalier qui vaut tous les discours sur le réchauffement climatique. Plus de 420 marches que les touristes descendent pour rejoindre la Mer de Glace, sur le Mont-Blanc, et qui attestent de la fonte éclair du plus grand glacier de France. Depuis quelques années, « c'est un phénomène nouveau: les gens viennent là pour voir les effets du réchauffement », relève Jean-Marie Claret, exploitant du site depuis 1971. (...) un long escalier court le long de la falaise de granit. Au bout de quelques marches, un panneau indique: "niveau du glacier en 1985". (...) Cinquante marches plus bas arrive l'année 1990. Puis la descente se poursuit au gré de la fonte du glacier, qui s'accélère dans les années 2000. Après le dernier panneau, celui de l'année 2010, il faut encore descendre 70 marches avant de poser le pied sur la glace. « A une époque, on rajoutait 15 à 20 marches par an », raconte Jean-Marie Claret.
La glace a reculé de 2 km depuis 1850
Plus grand glacier du Mont-Blanc avec une superficie de 32 km2, la Mer de Glace s'est amincie à son front de 4 à 5 mètres par an entre 2003 et 2012 (...). « Il n'y aura alors plus de glacier en face de la gare du Montenvers » inaugurée en 1909, prédit Christian Vincent. Un mauvais présage pour la compagnie du Mont-Blanc qui convoie 450.000 personnes par an sur ce site au point de vue exceptionnel - dont la majorité descendent les marches vers la grotte, ouverte l'hiver et l'été.
https://www.ladepeche.fr/article/2015/07/17/2145404-mer-glace-haut-lieu-menace-tourisme-climatique-alpes.html
PHILIPPE DESMAZES, AFP, 17/07/2015
L'écotourisme, une nouvelle pratique
"L'écotourisme", Géoconfluence
